Avec les potos de Chineurs de Rap, on est corda que les chiffres mentent, pas la qualité. Alors chaque mois, on se donne rendez-vous ici pour une sélection faite par leur équipe de diggers ! Découvre ici les 5 sons chinés par Chineurs de Rap ces dernières semaines.
SYDS – Cousu main
Sélectionné par @bogoss2tess et voilà ce qu’il en dit :
J’avais découvert Syds sur son projet MHM, un EP marqué par une atmosphère déjà très travaillée, avec des sonorités futuristes et un gros travail sur la voix. Les mois se sont écoulés sans que je vois passer de nouveaux titres et j’ai fini par croire que Syds marquait une pause.
Fin mars, je vois pop son nom sur la story d’un camarade chineur, avec la mention d’un nouveau projet. Je saute sur la notif’ et découvre MORSURES, un projet 6 titres sur lequel je vois apparaître de beaux noms en featuring : Lyre, Gen, des artistes à priori pas mal éloignés de la DA prise sur MHM. Curieux, je lance le projet, et là, c’est la grosse surprise. Syds adopte une nouvelle DA beaucoup plus kickée. Il délivre ici un texte sans artifices en laissant davantage de place à sa voix au naturel, avec un flow et des placements tantôt percutants tantôt planants, et un bon sens de la punchline.
J’ai dû choisir un titre pour mettre en avant le rappeur rennais mais en réalité j’ai accroché à l’entièreté du projet que je vous invite à écouter au plus vite !
Mano Leyra – TRENCH COAT BLACK
Sélectionné par @bogoss2tess et voilà ce qu’il en dit :
Autre belle découverte de mars : Mano Leyra. Au détour d’une recommandation, je tombe sur son dernier projet, C’EST PAS DU TAYC. Intrigué par ce titre qui sonne pour moi comme une invitation, je lance l’EP. Et là, c’est (à nouveau) la claque : le rappeur délivre un hip hop hyper tranché bourré de références old school et délivre des flows incisifs sur fond d’instrus inventives et entraînantes, le tout dans un univers très cainri mais loin d’être caricatural.
On a tellement accroché dans l’équipe qu’on l’a invité dans la foulée à notre CDR Session pour qu’il participe à la partie Live. Sans surprise, la performance était au rendez-vous et le public a immédiatement suivi. Comme s’il fallait encore appuyer ce que je décrivais en début de texte, il a ensuite lâché quelques couplets en freestyle durant l’Open Mic et a même fait une belle démonstration d’impro. Son rap transpire la passion, il devrait pas vous en falloir plus pour foncer découvrir l’EP !
Garuzé – Continent
Sélectionné par @hhjunkie voilà ce qu’il en dit :
Ayant mis les pattes depuis un peu plus de 6 ans dans le rap, Garuzé a su prendre son temps pour affûter son art.
Originaire de Bourges (“dans les mines de la Moria”), là où le rap est peu voir pas présent, il a désormais réussi à rendre fier les gars de son département. Des textes introspectifs donc sincères, une D.A léchée, et de l’application sur le choix des beatmakers.
Effectivement, pour cet E.P “Amae”, il a voulu travailler avec juste Jules. Le titre de son projet fait référence à un mot japonais qui exprime un sentiment plaisant d’attachement.Un juste milieu parfois compliqué à ressentir. Garuzé lui a su trouver cet équilibre dans son rap.
Le Jiggie – Puutain #2
Sélectionné par @valentindltr et voilà ce qu’il en dit :
Parfois la vie (l’algorithme YouTube) vous met sur le chemin de choses tout à fait inattendues.
Quand Le Jiggie est apparu dans ma vie, j’étais dans la première période de creux de ma jeune carrière de chineur. L’inspiration n’était plus là, j’avais grand mal à me passionner pour une jeunesse émergente parfois incernable et je n’arrivais pas à me trouver une chinerie d’outre-tombe me ramenant à des envies de saigner des projets et des discographies pendant des semaines.
“Pi” voilà “ti” pas que ce jeune MC douarneniste vient, un soir glaciale de janvier, me réchauffer le coeur au moment de la sortie de son troisième freestyle de la série terriblement quali des “Putain”. Douarnenez, ville Ô combien connue pour sa scène rock avec de nombreux groupes tous plus énervés les uns que les autres (Komodor, The Octopus, Les Abomifreux, etc) ainsi que pour ses fameuses conserveries, accouche donc de ce jeune représentant d’une culture hip-hop aux forts accents old-school et boom-bap, qui se débat plus que très bien dans ce grand jeu, sans doute bercé et inspiré par l’effervescence culturelle de son “petit port de pêche”.
J’ai choisi de vous poser là le deuxième de la série des quatre freestyles qui viennent de sortir. Déjà, un petit mot sur la forme : quel plaisir de revoir de nouveaux des séries de freestyle qualitatifs sortir comme ça de manière régulière avec à chaque fois un grand soin apporté à la forme dans son côté “synthétique”. Ce que je veux dire par là, c’est que cette impression de “Bonjour, j’arrive, je pose une bombe et je me casse”, avec un clip simple mais efficace à souhait, laissant ainsi l’auditeur avide de la suite, quand c’est bien réalisé, c’est un pur moment de hip-hop. Comme le faisait impeccablement Disiz, lors de son retour après son premier EP “Lucide”, avec les “Vendredi c’est sizDi”. Donc “Chapeau” Le Jigg, tes “Putain” (faire varier le nombre de “u” en fonction du numéro du son) sont déjà en soit une réussite.
Dans le fond ces quatre pépites, m’ont un peu rabiboché avec la croyance du la-qualité-est inversement-proportionnel-au-nombre-de-vues. Du premier Putain au quatrième Puuuutain, tout ce qui fait que j’aime le rap y passe : des kick-snare simples mais terriblement efficaces, un ou deux petits instruments acoustiques bouclés à la perfection, accouchant de prod sans fioritures mais d’une capacité d’entrainement brute à la manière de certains Saboteurs et d’une époque où le bomm-bap était roi. On a aussi des thèmes souvent rudes et avec une vision du monde un peu désenchantée qui me touche particulièrement. On observe aussi que le tout est saupoudré d’un petit poil d’égo-trip bien placé, accompagné d’une écriture ultra précise et d’une diction parfaite qui donnent, tantôt, dans la mélancolie, tantôt, dans le manifeste énervé.
Bref. Le Jiggie, un grand merci ! Vivement la suite !
Le Groove de l’Empereur
Sélectionné par @valentindltr voilà ce qu’il en dit :
Avis aux jeunes chineurs amateurs de jazz rap, qui plus est, de jazz rap acoustique ! Si c’est le cas, Le Groove de l’Empereur est là pour toi et tes esgourdes.
Le Groove de l’Empereur c’est un truc un peu anachronique dans le paysage de ce grand jeu qu’est le rap. L’histoire d’une bande de copains du Languedoc : un DJ, as du sample, des MC, aux phases acérées et pleines de sens, et des grands zikos aimant tous taquiner moult contrebasses, cuivres, guitares et autres caisses claires.
Depuis maintenant plusieurs années, ils ont sillonné les bars et les caves de la capitale héraultaise, ses alentours, et partant même s’exiler dans les Cévennes, pour peaufiner leur art. Leurs soirées live on fait référence pendant bien bien longtemps à l’ODB, temple de la culture hip-hop montpelliéraine.
Puis enfin, ce fameux mélange a accouché il y a de ça 4 ans d’un album fabuleux de créativité, de groove, et de musicalité acoustique jazz, funk, et soul. Tout dans une harmonie remarquable. Les MC s’en sont donnés à coeur joie n’hésitant pas à jouer de passe-passes ultra maîtrisés dans des sortes de fictions et storytelling pleines de messages parfaitement écrits et retranscrits. Pour cela ils ont pu laisser rider leurs flows, tantôt nonchalants, tantôt énervés, sur les superbes instrumentales que leurs ont proposé leurs acolytes !
Citons notamment la masterclass de passe-passe sur “L’Apparition” entre Bonobo et l’Ancien Cuistot, ainsi que l’incroyable banger de rock et de scratch qu’est “La Nuit des Temps”, où Bonobo lâche des 16 incroyables de fureur.
Un an après la sortie de cet album, ils se sont régalés à sortir, espacés dans le temps, des freestyles dans la pure veine de ce qu’ils avaient produit jusqu’ici, accompagnés de clips réjouissants. Il y a quelques semaines est sorti en physique le recueil de ces 5 freestyles publiés sur ces deux dernières années, qui semble être un point final à l’existence musicale du Groove de l’Empereur.
A CDR, pour rendre hommage à cette joyeuse bande, on voulait profiter de cette sortie pour vous partager l’un de ces freestyle, le meilleur à mes yeux, avec le formidable Kaozed, sa voix de crooner et son bagout de bandit ! Une pure douceur pour les soirées de printemps qui arrivent. A écouter et réécouter sans cesse.
Ele A – Globo
Sélectionné par @bogoss2tess voilà ce qu’il en dit :
Ele A est l’une de mes plus découvertes de ce début d’année. Partagé par un camarade chineur, son titre “Globo” m’a mis une véritable gifle. Difficile de trouver des informations sur la jeune rappeuse italienne, on se concentrera donc ici exclusivement sur sa musique. Et quelle musique…
Si elle semble avoir sorti quelques freestyles entre 2020 et 2022, c’est véritablement en fin d’année 2022 / début 2023 qu’Ele A se révèle au public avec une succession de 3 singles tous plus percutants les uns que les autres, annonçant un EP sorti le vendredi 14 avril. Ele A profite de sa maîtrise parfaite du peura old-school pour délivrer un rap kické mis au goût du jour, sur des prods. cadencées ultra entraînantes. Avec un flow percutant, elle se balade avec aisance sur la rythmique et on se surprend à très vite bouger la tête sans même s’en rendre compte alors même qu’on ne saisit pas grand chose de ce qui est dit, si ça c’est pas signe d’un rap de qualité qui transcende la barrière de la langue !
En bref, Ele A représente pour moi cette génération de jeunes rappeurs et rappeuses qui puisent dans un hip hop très old school pour en délivrer une interprétation rafraîchie et ça fait du bien bordel ! À découvrir de toute urgence, bonne écoute l’équipe !
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