Avec les potos de Chineurs de Rap, on est corda que les chiffres mentent, pas la qualité. Alors chaque mois, on se donne rendez-vous ici pour une sélection faite par leur équipe de diggers ! Découvre ici les 5 sons chinés par Chineurs de Rap ces dernières semaines.
JAURES – LA BRUINE
Sélectionné par @bogoss2tess et voilà ce qu’il en dit :
Originaire de Bondy, Jaures fait ses armes au sein du groupe STT, avant d’entamer un parcours solo en 2021. Après avoir sorti un premier EP et une longue série de singles souvent accompagnés de visuels très léchés, le rappeur de 23 ans affirme son ambition avec une récente signature chez Virgin Music.
S’ensuit la sortie d’un nouveau projet, Orange de Mars, sur lequel le rappeur rend hommage à ses proches, réflexionne sur la nature humaine, ses états d’âme, affinant morceau après morceau une plume teintée d’une poésie envoûtante. L’EP marque par l’authenticité des textes de Jaures, qui embrasse une esthétique très pure avec des instrumentales acoustiques qui occupent tout l’espace, emplissant nos oreilles de rythmiques aux influences jazzy et soul, tantôt mélancoliques, tantôt oniriques. Ici, la forme sert vraiment le fond, ce qui a tendance à se perdre aujourd’hui. Ainsi, sur “La Bruine”, on se retrouve en immersion dans le travail introspectif de Jaures qui nous fait voyager dans les méandres de ses pensées. Ça transpire la sincérité et on ne peut qu’être admiratif de la qualité du travail fourni.
Avec autant de cordes à son arc, le rappeur est assurément promis à une belle trajectoire. La passion parle plus que les chiffres, NewTone vous l’a bien appris, et Jaures en est le parfait exemple. On lui souhaite tout le meilleur pour la suite, et on vous souhaite une bonne écoute la mif !
RESTE DANGEREUX – FAMILLE NOMBREUSE FT. L’DON
Sélectionné par @Tito et voilà ce qu’il en dit :
Quand on lance un projet de Famille Nombreuse on sait qu’on s’apprête à rentrer dans un univers sans concession. Le duo Honey & Fu€go nous a habitué depuis quelques années à une DA unique mais néanmoins chargée d’influences US savoureuses.
Le dernier en date, Reste Dangereux, ne fait pas exception à la règle et nous livre un contenu profondément hip-hop, parfois à la limite grunge. L’ensemble est encore une fois très empreint de sonorités américaines. Certaines prod a l’esprit phonk n’étant d’ailleurs pas sans rappeler des groupes illustres tel que la Three 6 Mafia.
Côté lyrics il paraît impossible de compter le nombre de punchlines tant ça part dans tous les sens, il y en a pour tout le monde. Là aussi aucune concession, les lyrics sont souvent acides, parfois drôles, même grinçants. Les références sont précises et montrent elles aussi le terreau de rap US dans lequel les artistes ont baigné. Un mood qui a d’ailleurs parfaitement été intégré par des feat très à propos.
OREALL – BERLIN EST
Sélectionné par @valentindlr voilà ce qu’il en dit :
ALERTE BIG BASELINE ! Waouh ! Oreall nous a retourné la table sur les genoux. On a les genoux brisés mais on continue de sauter !
C’est à peu près l’effet que nous a fait cette énorme banger à la basse vrombissante que vient de nous lâcher l’ami MC. Oreall, on vous a déjà partagé le boug dans un feat avec une autre brigante, L.O.R.D, sur nos découvertes Newton. On avait aussi relayer son, non moins costaud, JFK dans nos “Chineries de la Semaine”. Mais là, le MC à pris son déguisement de fauteur de troubles et a passé la surmultipliée.
C’est simple, on est abasourdi : une prod aussi atmosphérique qu’elle semble forgée d’un acier lourd. Une atmosphère bipolaire qui nous laisse complètement déboussolé ! Longtemps qu’on n’avait pas entendu pareille ligne de basse qui vient directement impacter nos entrailles et faire vibrer absolument tout ce qui ressemble à des os dans nos petits corps tout mous.
Une attitude de fou furieux dans le flow et les placements, une identité visuelle de gros ricain menée d’une main de maître. Bref, on est sous le charme diabolique de cette fusée qui va tourner tout l’été dans nos govas et nos soirées un peu ensauvagées !
Bon décollage mes chineurs !
NEDELKO – LYS BLANC
Sélectionné par @valentindlr et voilà ce qu’il en dit :
Roméo, c’est un type qui se fait parfois appeler Nedelko. Nedelko c’est son nom d’artiste. Et si il y a bien un qualificatif que le bonhomme porte à merveille c’est celui-ci : artiste. Un artiste c’est, selon Robert, “un artisan, technicien qui se voue à l’expression du beau”. Je ne sais pas si ce cher Nedelko se voue à quoi que ce soit. Ce que je sais c’est que la musique que l’animal (protégé de l’Animalerie depuis quelques années) nous offre, semble vouer à une seule chose : exprimer et libérer des émotions.
Il est de la trempe de ces shamans du son qui s’amusent à la fusion de tout un tas d’influences pour créer une signature sonore identifiable entre mille, forte, assumée et qui sort du marasme typebeat-esque qu’est devenu ce Jeu. Précaution d’emploi à noter : à l’écoute de ces artistes-là, on prend bien soin de mettre des grands coups de pompes dans la frimousse des pseudo-puristes du rap qui vont sans doute se démener pour tenter encore une fois une classification nauséabonde. “CduRap ou CpoduRap Denis ?”. On s’en tamponne Denis, on avance et on libère ses émotions donc.
Car d’émotions, il est question. Depuis 2021, on n’avait pas entendu grand-chose du MChanteur qui avait alors sorti son deuxième album, Urizen. Mais encore une fois, pas besoin de quantité si il y a de la rareté passionnée. Seulement, il nous avait manqué. Manqué car il est rare d’entendre des artistes faire sonner les mots comme lui. Rare aussi, cette voix presque monocorde, voire monotone, qu’il arrive pourtant à faire vibrer d’une émotion différente, là encore, grâce aux mots : on passe en une fraction de rime, d’une émotion, douce et chaleureuse, à une autre, froide, lucide et désenchantée. Ce qui frappe chez Nedelko c’est aussi le fait qu’on ne comprend pas toujours tout. Mais on s’en accommode. On s’en accommode car d’une part, l’homme est cultivé. Les références au cinéma, à la culture japonaise, à la mythologie ou, tout simplement, à tout ce qui jalonne la vie de ce jeune curieux, sont trop nombreuses et il serait fastidieux d’essayer de tout comprendre. D’autre part, car il a ce truc (ce don ?) de proposer des chansons qu’on pourrait qualifier de “respectant le consentement des imaginaires”. En effet, Roméo semble être de ces artistes qui ne cherchent pas à t’imposer une vision précise de leurs univers ou de leurs métaphores. Ses mots proposent, et toi tu imagines. Après la libération des émotions, c’est aussi la bande son de la libération de l’imagination. Et c’est très agréable.
Lys Blanc est dans la lignée de tout ce qu’on vient de dire, et vient ancrer encore plus ma vision du bonhomme dans son art. Peut-être y a-t-il plus de “crasseux” dans la composition sonore de ce Lys Blanc (encore superbement orchestré par ce diable de Oster) ? Mais tsé quoi ? Je n’ai pas envie de faire une analyse du morceau. J’ai surtout envie de laisser faire votre imagination.
MON ÉTOILE – CLUBB29
Proposé par Tito, et voici ce qu’il en dit :
Après de nombreux single et une première mixtape très réussie, le jeune duo marseillais clubb29 est revenu le mois dernier avec un premier EP forcément intriguant.
Véritable invitation au voyage, le projet oscille entre un rap profondément cloud et une facette très acoustique. En effet beaucoup de place est donnée aux instruments de musique, souvent brut, et parfaitement mis en avant. Les influences des mélodies sont variées, s’étalant de part et d’autre de la méditerranée.
Tout cela pose une ambiance mélancolique où les mélos lancinantes des flows s’intègrent tout naturellement. Les lyrics viennent eux aussi compléter cet agréable tableau chargé d’émotion.
On a en fait l’impression d’être face à un parfait mélange entre TIF et l’école QLF. Quelque chose d’extrêmement bien dosé et face auquel il n’y a qu’à se laisser porter.
Khaf la mafiE
https://www.instagram.com/p/C7fr9CrJFc7/?img_index=1
Sélectionné par @hhjunkie voilà ce qu’il en dit :
Khaf la mafiE* c’est au départ une marque de vêtement. Mais l’artiste est beaucoup plus touche à tout… Autant dans ses fringues que dans ses graff placardés partout dans Guadalajara, il cherche à propager l’amour, d’où son adage “Kafy puro amor”.
L’artiste est le fruit d’un jeune mexicain socialement marginalisé, qui a vécu beaucoup de choses dans la rue. Khafy est en quête d’amour, il chante sa souffrance. Il souhaite profondément que les gens qui l’entourent aillent de l’avant et ne se laissent pas abattre par la vie. Il travaille constamment dans un environnement rempli de haine, en essayant de le rendre plus sensible à l’amour de son prochain.
On peut voir un peu partout dans la capitale de l’État de Jalisco, son petit personnage qu’il a créé, accompagné de messages de soutiens aux femmes et aux personnes avec des envies suicidaires. Tant de messages de soutien qui font de Khafy la mafiE un rappeur à part, riche en empathie et en rage de vaincre la négativité.
Toi aussi, t’es un(e) Chineur de Rap ?
Rejoins la communauté Chineurs de Rap sur Facebook ou Instagram pour du chinage quotidien. Tu seras toujours bienvenu(e) dans les DM de NewTone pour nous faire découvrir de nouveaux sons & de nouveaux et nouvelles artistes. Pour nous contacter, n’hésite pas à te renseigner sur cette page du site ! Et si tu veux continuer à chiller en découvrant du contenu de qualité, rendez-vous sur notre chaîne YouTube !