Avec les potos de Chineurs de Rap, on est corda que les chiffres mentent, pas la qualité. Alors chaque mois, on se donne rendez-vous ici pour une sélection faite par leur équipe de diggers ! Découvre ici les 5 sons chinés par Chineurs de Rap ces dernières semaines.
135 – Dry House
Sélectionné par @bogoss2tess et voilà ce qu’il en dit :
On démarre ce top 5 fort avec ce gros banger Hip House offert par les gars du crew 135 vision. Sur la prod bien groovy d’Adelmark, 6 des 10 rappeurs du collectif se suivent pour délivrer des flows variés et percutants, chacun s’appropriant avec aisance la rythmique entraînante pour créer une atmosphère explosive.
Les textes m’ont moins marqué mais j’ai trouvé qu’ils s’alignaient bien avec l’ambiance qui se dégage du morceau, qu’on écoute moins pour la qualité d’écriture que pour l’inévitable envie de turn up qu’on ressent dès les premières secondes. Il se dégage une belle synergie entre les rappeurs sur ce cypher qui m’a donné envie de creuser leurs discographies respectives, ça promet encore de longues heures de digging. En vous souhaitant une bonne découverte !
Gulien – Living-Room
Sélectionné par @bogoss2tess et voilà ce qu’il en dit :
Je découvre Gulien par le biais d’un chineur qui partageait “Synopsis”, single sorti en mars. J’ai immédiatement accroché à son rap percutant, marqué par un sens de la rime aiguisé et des placements millimétrés, sur une excellente prod. du Chroniqueur Sale.
Le timing était parfait ; fin avril le rappeur lillois sort Danse macabre, un EP introspectif composé de 6 titres mêlant mélancolie, questionnements. Le morceau “Living-Room” m’a particulièrement plu : le rappeur y livre ses pensées troubles ; il décrit un quotidien sombre duquel émerge la musique, comme un exhutoire. On y retrouve toujours une grosse technicité, une certaine science de la rime et une plume soignée, avec une écriture très descriptive qui nous projette aux côtés du MC dans cette pièce obscure. Gulien rappe sans filtre, c’est brut, irrévérencieux, et ça laisse pas indifférent. Bonne écoute la mif !
Zamorano Beatz & Vela Infamous – Vitry Conexion ft. LE N & Nisay
Sélectionné par @valentindltr voilà ce qu’il en dit :
On savait le rap francophone fort d’une certaine aura à l’internationale. Une sorte de petite influence européenne comme l’aurait eu les ricains sur le reste du monde à une époque. Sans en faire tout une affaire (au risque de perpétuer le cliché du français et son nombril), il est clair que de plus en plus de ref précises et même presque encyclopédiques, apparaissent dans les productions et les 16 de nombreux camarades de cette chère Union.
On peut citer récemment, Ele A, suisse-rital de son état, qui semble largement influencée par une idée du boombap à la francophone et n’hésite pas à référencer un paquet de copains suisses (Di-Meh, Makala, …). Ensuite, si il y a bien une culture rap qui semble influencée par la VOSTFR des galettes des épopées TimeBomb, c’est bien nos chers cousins hispaniques et même latin-américains de la scène underground. Là aussi, on pourra citer à la volée, Santa Salut qui ne s’est jamais cachée de ses connexions françaises ou encore ce bon vieux Lou Fresco connecté à la fibre avec les grands manitous de La Base et des TruComers.
Aujourd’hui, on vous présente deux autres représentants de ce rap de cuirs qui fait pas dans la pâle contrefaçon en simili. Vela Infamous et Zamorano Beatz (Ô Iva, le triplé face au Barca, pour toujours dans nos cœurs <3) sont deux acolytes madrilène qui semblent tourner ensemble depuis un petit paquet d’années maintenant. Clairement, on est sur deux puristes. Deux puristes qui samplent et scratchent à tout va des classiques du hip-hop, bouclent à tours de bras toutes sortes de pianos et de boîtes à rythmes, et posent des 16 avec une attitude et un sens du rythme construit à travers, on le sent, des centaines d’heure d’écoute de “bon-vieux-rap-à-l’ancienne”, selon la formule consacrée.
Pour revenir à l’influence du rap francophone, on est là sur deux zigues qui se gènent pas pour placer des samples de notre patrimoine FR. Je pense au morceau PELEA avec l’intro de la MAFIA K1 FRY ou encore à leur projet commun, Planet Terror, truffé de refs et construit autour d’un hommage constant aux classiques du rap français.
Aujourd’hui, pour renforcer encore leur connexion avec notre beau pays, ils nous ont proposé une petit feat avec deux gagios de Vitry, Le N et Nisay, que je ne connaissais pas du tout, mais qui m’ont foutus une sacré branlée dans leur capacité à entrer comme il se doit et avec beaucoup de respect sur une prod hommage au plus grandes heures du boombap français. Tout est hommage dans ce son : le clip, les structures de textes, les flows et donc la prod. Quel plaisir.
Merci Zamorano pour ce voyage acoustique dans notre mémoire rapologique, et merci aux trois MC pour cette madeleine de Proust lyricale.
Gros békos mes chineurs et bonne écoute, comme d’hab.
SOMA – tokyo drift
Sélectionné par @valentindltr et voilà ce qu’il en dit :
J’ai découvert Soma sur une vidéo du Chroniqueur Sale il y a de ça quelques mois et j’avais déjà été assez soufflé par sa capacité à porter une attitude bien marquée. Le style était là, la DA semblait déjà bien sur les rails et bien élaborée, et la technique, comme le flow, me rappelait certains gros calibres comme Tedax, Isha ou encore Varnish.
Cependant, malgré ce petit affichage dans les chroniques du Chroniqueur, il semblerait que les milliers de vues n’aient pas vues une envolée certaine les secouer. Quel dommage !
Déjà à l’époque trois gros clips, pouvant sonner comme trois bons tubes étaient présents sur la chaîne du jeune MC : “neptunes”, “rolex présidentielle” et “process”. Trois morceaux apparus à la suite d’un EP de 10 titres, pas aussi réussi que ces trois titres qui annoncaient donc un renouveau certain et de la grosse qualité à venir ! Trois morceaux qui en plus de leur qualité rap de base, sonnaient tous assez différents, donnant un bel aperçu de la palette de SOMA.
Il y a trois mois sortait son dernier projet, “hustle mode”, qui venait confirmer tout le bien que je pensais des trois sons et la capacité du type à alterner les thèmes et les genres. Un projet parfois inégal mais dans son ensemble très qualitatif, qui vient nous proposer des sonorités électro, afrobeat mais aussi des petits bonbons un peu rétro-futuristes et légèrement influencés par la culture nipponne.
C’est notamment le cas de “tokyo drift”, que l’artiste vient de clipper, et qui nous a donné envie de vous partager son univers. Une intro ultra prenante et extrêmement travaillée sur une prod mêlant minimalisme sonore et, sans aucun doute, gros boulot de mix. En découle une atmosphère robotique, industrielle et effréné, rappelant certains sons très bruts qu’avaient pu nous sortir Kanye West, et une envie de danser se faisant de plus en plus prenant au fil du son.
Bonne écoute mes chineurs !
GRËJ – Energie
Sélectionné par Tito :
On poursuit sur un registre plus old school avec GRËJ (⚠️ le J se prononce comme un Y), artiste Suisse très complet, rappeur et beatmaker ; mais surtout une ode aux valeurs originales du hip-hop.
Un amour de cet art qui se retrouve partout: de l’utilisation de magnifiques samples jazzy, aux flow variés et bien en place, en passant par des textes qui oscillent souvent entre ride et engagement. Et le tout dans un très beau dosage !
L’artiste a sorti un projet vendredi dernier qui vient clairement s’inscrire dans la continuité des 2 précédents. A tous nos fans de la scène boom bap Suisse dans la lignée des Tru Comers ou La Base, et on sait qu’il y en a dans notre commu, sautez dessus!
rémi.fr – Und los
Sélectionné par @bogoss2tess voilà ce qu’il en dit :
J’ai découvert la musique de l’allemand rémi.fr complètement par hasard (eh mercé l’algo) ! Et quelle découverte, j’ai immédiatement accroché à sa musique entraînante, aux influences multiples allant de l’électro House à la Bossa Nova en passant par la Drum and Bass.
Après avoir poncé ses deux derniers projets, ORDNER C et CHEFKROCH EXPORT, qui tournent aujourd’hui encore en boucle dans mes écouteurs tant je les trouve complets et efficaces en cette période estivale, la nouvelle claque est venue de son nouveau single, “Und Los”, qui n’a pas échappé à la règle.
Le rappeur a étudié au lycée français et il se plaît à poser en français dans certains de ses morceaux, comme ici sur le refrain. Qu’on comprenne ou non ce qu’il dit par la suite, on se laisse facilement entraîner dans l’atmosphère du morceau, rémi.fr maniant avec aisance une large palette de flows, s’adaptant sans difficulté à la prod, qui ici fleure bon l’été, avec un sens aiguisé du rythme. Ça ne loupe pas sur “Und Los” qui, à l’image du clip, nous projette dans une après-midi ensoleillée entre potos. C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’on appréciera le plus sa musique cet été !
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