Productif, créatif, sans limites
Le télescope de NewTone a détecté Araujo : la grande polyvalence de ce musicien donne bon goût à son incroyable productivité. Nous l’avons interviewé fin 2019, et il n’a cessé d’évoluer depuis !
La nuit porte conseil…
Esseulée, sombre, silencieuse. C’est pour ces qualités que Baudelaire chérissait la Nuit. Pendant ce court moment, le poète se “délasse dans un bain de ténèbres” qui le noie loin de la “tyrannie de la face humaine”.
Si Araujo a les idées noires, c’est qu’il produit sa musique lorsque le soleil et les gens sont hors d’état de nuire.
“Le jour m’angoisse.”
Araujo – Interview pour NewTone (Septembre 2019)
Nouveau nom, nouvelle carrière
En effet, ID.Noire est un EP dont la variété est d’une rare ambition. Annoncé par le morceau éponyme qui, en moins d’une minute, claque durement l’auditeur, il s’ouvre par un morceau d’une aigre douceur. “Amen” introduit parfaitement les 6 titres suivants en réunissant tons graves et aigus, arrogance et authenticité, ambition et lucidité.
Autodidacte, autoproduit, autotune
Il se montre aussi désinvolte face aux autres qu’il n’est exigeant avec ses propres actions. Il parle avec autant de délicatesse des maux d’un amour véritable que d’une prostituée qu’on appelle chérie. C’est la sincérité qu’Araujo met dans sa musique qui agglomère ces antinomies d’un ciment rendu obscur par la couleur de ses idées.
Dès ses 6 ans, il se saisit d’une guitare puis apprend le piano et la batterie seul, avant de créer ses propres morceaux. Toute son essence se consume dans chacun des détails du projet, puisqu’il s’auto-produit, s’enregistre et mixe ses morceaux.
Éteintes le jour, ses Visions Nocturnes ont donné un nom à son dernier EP en tant que Louis J. Ce projet évoquait des contraintes de vie et des étreintes de nuit. En changeant de nom, c’est comme s’il se libérait d’un carcan et dévoilait toute l’étendue de ses capacités.
“Tout ce que je propose, je peux le faire tout seul… Je ne peux compter que sur moi-même”.
Araujo – Interview pour NewTone (Septembre 2019)
Solitaire mais pas seul
Quand passion et force de travail se mêlent à un perfectionnisme profond, c’est difficile de laisser une part de son oeuvre à autrui. Le seul qui s’invitera sur l’un de ses morceaux, c’est le beatmaker Ramses. Sur “Infini”, leur collaboration procure une alchimie dont seule une longue amitié est capable.
En produisant seul, Araujo est certain de pouvoir chanter, danser et rapper quand il veut. C’est d’ailleurs pour installer cette liberté qu’il a changé de pseudonyme.
“Je mets toute mon âme pour ma musique”.
Araujo – Interview pour NewTone (Septembre 2019)
Rap, pas rap ? Ca ne regarde que lui
Une certaine image lui collait à la peau depuis ses deux premiers EP parus en 2016 et 2017. Avec des prods. aux influences de J. Dilla et l’école Soulection, il proposait des morceaux rap bien aiguisés.
Dans des sonorités plus proches du R’n’B New Yorkais et d’une musique qui commençait à se qualifier de “Trapsoul”, il n’hésitait pas à chanter sur ses morceaux. Alors, on lui demandait de rapper davantage.
Seulement, Araujo veut démolir le mur qui sépare encore le rappeur du musicien, au moins pour lui-même.
“On ne dit pas à Picasso comment placer son pinceau”.
Araujo – Interview pour NewTone (Septembre 2019)
Si le hip hop est une grande influence dans sa vie d’auditeur, Araujo a saisi les nuances de multiples influences allant du métal à l’électro en passant par le blues. ID Noire en témoigne puisqu’en seulement 7 titres, il dévoile un champ des possibles infini pour sa musique.
Productivité : c’est presque facile
Depuis cet EP, il a été surproductif. Il a enchaîné des titres d’1 minute sur Instagram en filmant son processus créatif pour ses auditeurs. En février 2020, il sort donc Minute, un nouvel EP qui compile ces titres.
Il enchaîne par de nouvelles vidéos sur ses réseaux, avant d’annoncer son single « Chaque Nuit, Chaque Matin« . Sans surprise, c’est encore une claque. Pourtant, sa musique ne cesse d’évoluer.
NewTone l’a détecté, vous pouvez profiter de sa Lumière ! 🚀