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Buzz Booster 2023 : quelles étaient les meilleures performances de la finale ?

Buzz Booster 2023 : quelles étaient les meilleures performances de la finale ?

NewTone Buzz Booster 2023

Depuis maintenant 3 ans, NewTone est partenaire du Buzz Booster. Après avoir repéré des artistes comme Némir, Kikesa, Eesah Yasuke ou encore Moody, le dispositif national a encore une fois mis la lumière sur 11 lauréats lors de sa finale 2023 à Nîmes.

Cette année, c’est Samir Flynn, représentant la région Occitanie, qui remportera les 15.000€ en accompagnement artistique, l’enregistrement au studio Redbull ainsi que la tournée de 11 dates. Ceci dit, le Buzz Booster est véritablement pensé pour que tous les artistes soient gagnants. En effet, les finalistes ont pu bénéficier d’un accompagnement scénique par leurs antennes régionales et rencontrer des professionnels tels que des programmateurs ou directeurs artistiques de label.

Surtout, et c’est le sujet central de l’article, ils ont pu présenter leur univers sur la belle scène du Paloma devant un public de passionnés et de pros. On y était, et on vous raconte nos ressentis. Gardez un oeil sur ces artistes lorsqu’ils performeront dans vos villes : c’est quelque chose !

[Photo : @fragment440 & @presciliavieira]

Revivre la finale du Buzz Booster avec NekzioH :

Les streameurs Nekzioh & Areliann étaient là pour retranscrire la finale du Buzz Booster 2023 sur Twitch, que vousu pouvez désormais regarder sur YouTube.

Vous remarquerez, et c’est ce qu’on aime au Buzz Booster, que tous les shows ont leurs particularités. Avec des univers aux constructions plus ouo moins avancées, les artistes ont su délivrer des performances toujours à leur image.

Des performances uniques, seul ou accompagné

Parmi ces prestations lors de la finale du Buzz Booster, certains artistes ont proposé des performances au sens le plus littéral du terme. Danse, violon, batterie, guitare électrique ; ce n’était plus à prouver mais ils ont démontré la richesse scénique du rap.

Cléon, qui représentait l’Auvergne-Rhône-Alpes, a délivré son show accompagné d’un batteur. Un choix pertinent quant à la musique qu’il fait, très portée sur les lyrics et essentiellement sur des rythmes boom-bap. Cette disposition valorise bien ce qui lui tient à coeur, à savoir la technique et les lyrics !

Dans la catégorie des artistes bien accompagnés, on retrouve également le lauréat de la région Normandie et porte-étendard de Caenpton : Docmé. Pour lui, c’est la présence d’un violoniste qui rend son show mémorable. Celui-ci vient autant créer la surprise que l’attente et le caractère épique de certains moments. A l’instrumentiste s’ajoutent un backeur et un DJ, pour une énergie d’une rare explosion. Avec une performance vocale forte, le rappeur parvient à imposer une réelle identité sur un style de rap pourtant connu de tous. Il parvient ainsi à faire ce qu’il y a de plus dur sur un co-plateau : créer son concert dans le concert.

Snej, pour le Centre-Val-de-Loire, s’est proposé de trapper aux côtés d’un guitariste. L’énergie apportée par une guitare sur scène est indéniable ; c’est parvenir à la canaliser qui est compliqué. La proposition artistique est aussi prometteuse qu’elle ne demande à être encore perfectionnée.

Enfin, dans la catégorie performeurs, Gonzy génère un véritable choc. Sa discipline autoproclamée est celle du « Hip Hop UFC », car il mélange à lui seul la composition, la danse et le rap. Muni d’une salopette équipée de capteurs reliés à une MPC, il provoque la surprise en recréant ses mélodies en live. On retiendra notamment le dernier titre de son set, « J’ai un ami black », qui prouve que la performance va jusque dans les textes.

Des univers prometteurs

Pour d’autres lives, c’est plus l’univers de l’artiste qui marque. Ce fut le cas pour paulvitetsse!, premier à performer lors de la finale, dont l’univers nous replonge dans les années 2000 tout en ouvrant les portes de sonorités futures. Ses textes introspectifs s’accompagnent de sonorités festives piochées dans l’hyperpop ou dans la drum’n’bass ; si bien qu’on se trouve à danser nos émotions à notre tour.

A l’opposé, dans un univers plus américain proche de la trap et du R&B actuel, Muchos propose un live sans artifice. Seulement accompagné d’un DJ, c’est la force de ses mélodies qui doit nous emporter. Malgré des soucis techniques, il nous présente un univers à mi-chemin entre la rue et la romance.

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Beaucuop plus sombre, dans ses textes comme dans sa prestation, le marseillais Yeuze Low livre un univers riche malgré que selon lui, « des billets, y’en a pas un de propre ». Sa voix et sa gestuelle lui permettent d’incarner parfaitement ce qu’il rappe. Le show n’est probablement pas dans son état final mais il promet une expérience particulière pour l’avenir. On se souviendra notamment de cette bouteille de (faux) verre qu’il s’abat sur le crâne.

Noham, de Nouvelle-Aquitaine, c’est aussi la promesse d’un univers fort et porté sur l’horreur avec pour référence principale Tim Burton. Une direction artistique qu’il développe particulièrement bien sur l’EP Cabaret Noir, mais qu’on retrouve finalement encore assez peu sur scène. Néanmoins, s’il parvient à la renforcer pour compléter l’expérience jusqu’à la faire véritablement vivre sur scène, on sait désormais qu’il a la prestance pour faire quelque chose d’excellent.

Des moments suspendus

Déjà beaucoup d’émotions ont été véhiculées par les artistes cités jusqu’ici lors de la finale du Buzz Booster 2023. Parfois, certains shows laissent derrière eux quelque chose de difficilement palpable ; une émotion, un choc, une envie que ça continue.

Pour PHLP, ce sentiment ne s’explique pas tant par la mise en scène proposée, empruntant au théâtre, mais véritablement par la force de sa musique. Technique, personnelle et extrêmement maîtrisée, il n’y a pas de faux pas : lorsqu’il rappe, tout est juste. À vrai dire, qu’est-ce qu’on demande de plus ?

S’il y en a un qui nous emporte ailleurs, c’est bien Good Bana. Lui qui représentait l’Île-de-France commence son set immobile, micro sur pied et mise exclusivement sur la force de sa voix, de ses mélodies et de la prod qui les porte. Encore une fois, le public n’a pas nécessairement besoin de plus. Cagoule et grillz nous séparent de son vrai visage, mais ce n’est que pour nous toucher d’autant plus. En effet, Good Bana n’est pas un ; il est pluriel. Sa musique est portée sur l’émotion plutôt que sur l’identité. C’est avec ce filtre qu’il parvient à nous livrer, à nous, ce qu’il a sur le cœur. Et on l’en remercie.

Pour finir, parlons de la performance du grand gagnant : Samir Flynn. Lui qui a tant donné pour d’autres artistes, en travaillant aux côtés de Selug, Surprise ou encore jakeVII, semble se faire toujours passer après les autres. Il donne ainsi tout son sens à l’expression « Les derniers seront les premiers ». Et pour cause, lorsqu’il donne son énergie à sa propre musique, on sent qu’il n’y met pas de filtre. Ainsi, c’est sans doute l’artiste qui puise au plus profond de son intimité pour la livrer dans un équilibre entre brutalité et sensibilité. Sans faux-semblant, il rend hommage à son trouble de l’attention avec une ouverture qui retient la nôtre. Sans pudeur, il interpelle sa sœur dans le public dans un titre où il lui présente ses excuses. Sans être parfait, sa performance est mémorable.

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